Le statut juridique des indigènes d'Algérie est le statut auquel
étaient soumis les autochtones algériens durant
la colonisation française de l'Algérie.
Qualifié de « monstre juridique1 », ce statut a été instauré par le sénatus-consulte
du 14 juillet 1865 et a pris fin, en partie, avec
l'instauration du statut de 1947, voté
le 20 septembre 1947.
Les indigènes musulmans restent pour leur part toujours
exclus de la citoyenneté, la loi de 1889 confirmant le statut dans lequel ils
sont enfermés. À la demande des élus d'Algérie, partisans de la naturalisation
individuelle instaurée par le sénatus-consulte de 1865, le bénéfice de la loi
leur est explicitement refusé, au prétexte qu'ils ont déjà la qualité de
Français.
Dans les faits, ce statut a un caractère
ethnique et politique, et non pas simplement religieux et civil : ainsi,
un indigène converti au catholicisme mais non naturalisé reste considéré
juridiquement comme un « indigène musulman ».
Confirmant en 1903 ces
dispositions, la cour d'appel d'Alger est amenée à expliquer que le terme
de musulman « n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne
au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point
été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel
musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au
culte mahométan »
Les indigènes algériens ne sont cependant pas
les seuls à qui est refusé la pleine nationalité. Ils partagent leur condition
avec les Marocains et les Tunisiens installés en Algérie à qui l'administration
refuse en toute illégalité le bénéfice de la loi de 1889, malgré plusieurs
arrêts du Conseil d'État.
La loi du 17 février 1942 votée sous le régime de Vichy et maintenue jusqu'à l'indépendance algérienne,
viendra entériner cette exclusion.
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